samedi 7 juillet 2012

Y A-T-IL UNE ÉCOLE FRANÇAISE ? 

Retour sur la table ronde du 6 juillet 2012. 

 

A l'école d'Arles, tout le monde peut postuler, il n'y a donc pas l'idée d'accueillir des étudiants qui seraient pressentis comme pouvant "faire école". L'ENSP n'est pas une académie, elle ne peut donc pas être comparée à l'école de Düsseldorf, souvent citée en référence. 
Si la transmission des professeurs passe souvent, pour l'élève, par la copie au modèle de l'enseignant, on s'en approche puis s'en éloigne. La question de l'identité d'une école d'art se construit après coup, le rayonnement des élèves qui en sortent y contribue pour beaucoup. 

L'école d'Arles présente cette année des travaux d'étudiants, sortis de longue date ou non, et veut témoigner d'une diversité. Cette diversité qui contrarierait la théorie d'une école qui formate ses étudiants, ne serait-elle pas justement ce qui définirait l'identité de l’École nationale supérieure de la photographie d'Arles ? 
 Christian Milovanoff, professeur de l'ENSP, reprend le contexte de création de l'école "il n'y a avait alors en France aucune école spécifiquement dédiée à la photographie, il a fallu tout inventer, et nous avons appris à apprendre en même temps que nous apprenions aux étudiants". 
Au fond, cette question de l'identité de l'école pourrait être liée à la mise en concurrence des établissements sur le plan international, même. Donc chaque école doit établir une "image de marque". Le débat d'aujourd'hui y participe aussi. 
Arnaud Claass, enseignant à l'école, ajoute "dès lors que l'identité devient une affaire de stratégie plutôt que d'une construction inconsciente, alors je m'inquiète. Parle-t-on d'une école française ou bien de l'ENSP ? Ce qui est demandé aux étudiants, c'est de penser l'image ou de produire une image pensée. Il ne faut pas penser après coup ce qu'on fait, l'acte de faire, le fait artistique, est déjà de penser."

Justement le monde anglo-saxon s'intéresse beaucoup à la manière dont la photographie est pensée en Français, une façon plus proche de la littérature.
Mais quelle est cette opposition sous-jacente entre photographie conceptuelle et photographie littéraire ? Faudrait-il opposer le sensible à l'analytique ?

LvN
Table ronde Rencontres d'Arles : Y a-t-il une école française ?